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21 mai 2013

Les républiques et leurs mystères

Amusante cette coïncidence entre la révélation récente des scandales financiers et la sortie en librairie de la série « Les mystères de la République ». Trois albums, trois histoires, trois époques  retracent la face sombre de la République Française : la IIIe République avec la montée des ligues d’extrême droite, les affaires et l’avènement du Front Populaire; la IVe République avec un retour sur la 2e Guerre Mondiale, la Résistance, la Milice, les exactions de tous ordres ; et enfin la Ve République et le conflit franco-algérien. Trois commissaires de police que « les cercles du pouvoir vont entraîner dans un engrenage infernal » mènent ces enquêtes. La première porte sur l’assassinat d’un directeur de journal antirépublicain, la deuxième sur la découverte d’un charnier, la troisième sur le financement trouble du FLN qui mèneront ces trois policiers à une issue fatale. Pour mettre en images ces intrigues, il y a trois dessinateurs mais un seul scénariste. Cette série passionnante,  intelligente, bien documentée, est La BD à lire actuellement par tous les passionnés d’histoire et de politique.

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Casterman

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21 mai 2013

Le vieil homme et les punks

Une bande dessinée recommandée par Taniguchi, l'auteur mythique du " Sommet des dieux " et de " Quartier lointain ", on a forcément envie de se précipiter dessus. Mari Yamazaki, élue femme de l'année 2012 par le magazine Vogue Japon, signe un récit d'inspiration très autobiographique sur sa jeunesse rebelle, et les difficultés de faire cohabiter les traditions japonaises et sa fascination pour une musique déjantée. Son héroïne, Nanami, dont la mère vit à l'étranger où elle chante, habite seule avec son grand-père à Tokyo. Celui-ci, un vieux monsieur fantasque et séducteur, a la mauvaise habitude de dépenser en toutes sortes de futilités l'argent du ménage. Les rôles sont inversés: Nanami passe ses journées à lui reprocher son inconséquence, alors qu'elle essaie de faire tourner la maison, tout en mettant un peu d'argent de côté pour pouvoir partir un jour pour l'Angleterre. Passionnée de musique, fascinée par les punks, elle rêve de Londres, qui ressemble pour elle au paradis terrestre et musical. C'est un album très touchant que ce " PIL ", sur les rêves et les difficultés d'une adolescente qui a du mal à se glisser dans le moule. Elle se démène pour ne pas baisser les bras, ne pas renoncer. Et à la fin, l'auteure nous raconte en deux, trois pages, ce qui lui est vraiment arrivé à elle. Et on se dit que Mari-Nanami, même combat!

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Delhomme, Jean-Philippe / Aucouturier, Marie / Ellison, Heidi

Louis Vuitton

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18 mai 2013

Delhomme croque la pomme !

Jean-Philippe Delhomme croque dans la grosse pomme à pleines dents et immortalise New York mieux que tous les photographes. Son regard lui sert d'appareil, son pinceau d'objectif, et celui qui tient son blog sous le pseudonyme de [" The Unknown Hipster " ](http://unknownhipster.com/)(une sorte de branché inconnu) et dépeint ses congénères avec un regard aussi désopilant qu'affûté, déclare son amour à cette ville où il vit une partie de l'année. Du Nord au Sud, d'Est en Ouest, il l'a sillonnée, l'œil aux aguets. On l'imagine amusé, étonné mais jamais blasé devant ce spectacle permanent que lui offre la rue.

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Chacun de ses dessins ressemble à un véritable tableau, une œuvre très personnelle, qui pourtant nous évoque immédiatement des situations que l'on a vécues, des gens que l'on a rencontrés. Comment en quelques coups de pinceaux réussit-il a rendre immédiatement identifiable telle personne, tel quartier? Décidément, le talent est mystérieux !

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roman

Actes Sud

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18 mai 2013

Nostalgie japonaise

Cela démarre comme une sorte de _Desperates housewives_ japonais, dans une banlieue résidentielle proprette, avec ses villas alignées et ses petits jardins. Mme Yoshida et sa jeune voisine Tomiko Yajima sont au bord de la crise de nerfs car au bout de leur rue, un étrange vieux monsieur a transformé sa maison, une bicoque qui date d’avant la construction des villas, en un véritable dépotoir. Inlassablement, il ramène chez lui et entasse dans son jardin des montagnes d’immondices de toutes sortes, sacs poubelles répugnants et objets de rebut. L’odeur devient insoutenable. Mais ce matin, Mme Yoshida et Tomiko sont en ébullition : une équipe de télé vient faire un reportage sur le sujet.

Comme souvent dans le roman japonais d’aujourd’hui, on ne sait tout d’abord pas très bien où on va avec ce livre et l’auteur, après tout, aurait pu en rester là. _Le pèlerinage_ pourrait n’être qu’une chronique cocasse de femmes au foyer s’ennuyant dans leur banlieue verte, furieuses après ce voisin qui gâche bêtement leurs rêves de standing. Mais Osamu Hashimoto nous entraîne bien plus loin.

La grand-mère Tamura, qui est venue habiter le quartier il y a des années, au tout début de la construction du lotissement, se souvient soudain que, lorsqu’elle est arrivée, le ramasseur d’ordures compulsif était un tout jeune homme, le fils aîné de la famille Shimoyama, des presque notables qui tenaient la quincaillerie.

Ainsi, sans qu’il y prenne garde, le lecteur se retrouve plongé dans cet autre temps, lorsque le quartier n’était qu’une bourgade rurale très éloignée de la grande ville. De la fin de la guerre à aujourd’hui en passant par les années soixante, l’évolution de la société japonaise est ainsi dévoilée, à travers l’exemple de cette famille de quincaillers. Alors qu’ils vendaient des ustensiles de cuisine et des outils agricoles, les familles qui sont venues s’installer là, appartenant toutes à une classe moyenne moderne et standardisée, consommaient tout à fait autre chose. La ville a dévoré la campagne, bousculant traditions et modes de vie, brisant ceux qui n’ont pas su s’adapter. Avant, un jeune homme comme il faut se devait de dormir dans l ’arrière-boutique de son employeur et attendre que celui-ci lui choisisse une épouse convenable. Avant, la vie était toute tracée et sans surprises. Avant, un objet vendu à la quincaillerie pouvait durer très longtemps.

Alors, peu à peu, on comprend pourquoi le malheureux Monsieur Shimoyama s’est mis à ramasser, et à garder précieusement, tout ce que les autres jettent sans y penser.

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17 mai 2013

Par le trou de la serrure

Il y a des livres dont on se demande à quoi ils servent.

C’est le cas de la bande dessinée « Hollande et ses 2 femmes » signée de Renaud Dély et illustrée par Aurel. Si vous aimez regarder l’actualité par le trou de la serrure, ne vous privez pas. Vous saurez tout sur la rupture de François Hollande avec Ségolène Royal, de la jalousie de Valérie Trierweiler et d’un président qui ressort aussi nul qu'inconsistant.

A dire vrai vous n’apprendrez pas grand-chose. Cette rupture ressemble à toutes les ruptures avec ses douleurs, ses rancoeurs, et son lot de mesquineries. Une histoire tristement banale (normale ?) dont l’essentiel est largement connu. Evidemment, pour corser le tout, l’auteur rajoute quelques détails salaces et enfourche allègrement les clichés d’où il ressort que les femmes  – c’est bien connu – sont toutes des chieuses, des harpies et des hystériques.

Un mot sur les dessins. Les plans larges ainsi que la mise en couleur sont vraiment réussis. Pour ce qui est des personnages, c’est une autre affaire. Aurel n’est ni portraitiste, ni caricaturiste. Tant est si bien qu’on ne reconnait aucun des personnages que l’on croise (une flèche est nécessaire pour les nommer) et les trois protagonistes sont tous plus laids les uns que les autres.

Tout cela ne serait pas très grave, s’il s’agissait d’une caricature, style Charlie Hebdo, où l’outrance est la règle. Ce qui dérange ici, c’est qu’on est soit disant dans l’information ; la biographie détaillée de R. Dély, accompagnée des sources et d’une bibliographie ainsi que l’autocollant « avec le Nouvel Observateur » sur la couverture, ne laissent aucun doute.

L’une des fiertés de la presse française-qui n’en n’a pas tant que cela- était de respecter la vie privée, y compris celle des personnages publics. Ici la limite est franchie, et elle l’est gratuitement. Ce livre est inutile. Et en plus il est antipathique.

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