Ne rien oublier
J'ai beaucoup aimé ce roman rempli d'amour et de nostalgie. L'auteur retourne dans la maison de son enfance et revit tous les moments passés avec son père. A l'âge de douze ans, il perd sa mère. Il passe alors son temps entre chez lui et la maison de leurs voisins, un couple ne pouvant avoir d'enfant. Dominique devient un peu le fils qu'ils n'ont pas eu. En fouillant dans le grenier, il tombe sur des photos et replonge dans ses souvenirs. Son père l'a toujours protégé et aimé à sa manière. Un beau texte, une écriture belle et sensible.
Enquête familiale
Après "Le consentement", le nouveau roman de Vanessa Springora nous plonge cette fois-ci dans sa propre histoire familiale. Suite au décès de son père, qu'elle n'a plus vu de puis de longues années, Vanessa Springora se rend chez lui pour débarrasser ses affaires. En pénétrant dans la maison familiale, elle découvre un amoncellement de papiers, un capharnaüm d'objets, de revues, de déchets de toutes sortes – syndrome de Diogène ? - qu'elle commence à trier.
Elle ne s'attend pas alors à découvrir une photo de son grand-père jeune, avec une tenue ornée de symboles nazis. Qui était-il vraiment ? De quel côté était-il pendant la guerre ? Pleine de doutes sur la vie de son grand-père et de son père, sur les événements pendant la guerre Vanessa se lance alors dans une recherche du passé familial, retourne en Tchéquie, pays de leurs origines et retrouve certains témoins et membres de la famille qu'elle ne connaissait pas.
Douleur et perte insurmontable
Mon auteure favorite revient avec un roman tout aussi puissant et émouvant que les précédents :
Un soir, Émilie, partie faire une course de dernière minute, laisse sa fille devant l'épicerie et part chercher une place. Après plusieurs détours, elle revient... et sa fille a disparu. Folle d'inquiétude, elle la cherche partout et finit par signaler la disparition de sa fille à la police. Elle est retrouvée morte sur un banc du parc. L'assassin se dénonce, est arrêté et jugé. Lorsque, trois ans plus tard, il sort de prison, Émilie est effondrée et décide de se faire justice elle-même. Elle l'enlève et l'enferme dans la cave de la maison parentale, perdue en plaine campagne. L'heure du jugement a sonné !
Rivalité fraternelle
Après s'être raconté dans ses précédents romans et avoir évoqué ses parents, Édouard Louis nous parle de son frère, qui s'est suicidé à l'âge de 38 ans. Édouard détestait ce frère qu'il n'avait plus vu depuis plus de dix ans. Il avait progressivement sombré dans l'alcool et dans toutes sortes de drogues et au moment où l'hôpital le contacte pour savoir s'il faut le débrancher, Édouard retourne auprès de sa mère et de sa sœur. Ce retour lui permet de se souvenir de son frère enfant, de ses souffrances et de l'attitude de ses parents qui ne l'ont jamais encouragé ou aidé lorsqu'il a commencé à sombrer . Lui-même l'a abandonné. Tant de souffrances, d'humiliations, de blessures et de violence l'ont détruit et poussé au suicide.
Avec une certaine froideur, Édouard Louis a cherché à se libérer de cette relation toxique tout en essayant de comprendre ce frère perdu.
Voyage nostalgique au fil du temps et de l'eau
Une île au Japon. Après plus de dix ans sans se voir, les retrouvailles entre un père, Masao et sa fille, Harumi. Lui reviennent alors les souvenirs de sa tendre épouse décédée, de ses années loin de sa fille qui a été élevée par ses grands-parents, de ses moments où il naviguait sur la barque qu'il s'était fabriquée. Harumi est architecte et est venue sur l'île pour y construire un Musée. Petit à petit, le père et sa fille se rapprochent, se racontent avec beaucoup de pudeur et de tendresse.
Un très beau roman, empli de nostalgie et une ode à l'art et à la nature.