Un ennemi trop séduisant / Je n'attendais que toi...
EAN13
9782280843836
ISBN
978-2-280-84383-6
Éditeur
Harlequin
Date de publication
Collection
Passions (92)
Dimensions
18 cm
Poids
330 g
Langue
français
Langue d'origine
anglais
Fiches UNIMARC
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Un ennemi trop séduisant / Je n'attendais que toi...

De

Harlequin

Passions

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- 1 -

La lueur de l'aube tira Lindy Lewis de sa méditation dans l'obscurité de l'écurie. Elle reprit peu à peu pied dans la réalité, ouvrit la double porte et s'immobilisa. Devant elle, le ciel de l'est du Tennessee se teintait d'une douce lumière violette, apportant espoir et renouveau, comme pour lui rappeler que la vie continuait.

— Belle journée pour des funérailles, n'est-ce pas, Pops ? murmura-t-elle, la gorge serrée.

Elle avait encore des tas de choses à faire avant d'aller enterrer son grand-père, dans l'après-midi. Pourtant elle s'attarda dans la basse-cour quelques instants pour admirer l'énorme rond rouge qui jaillissait de l'horizon et partager, avec la seule personne qui l'ait toujours soutenue, un dernier lever de soleil.

— Au revoir, Pops. Je t'aime, déclara-t-elle d'une voix éraillée par les torrents de larmes versés ces derniers jours.

Un petit vent froid balaya la cour, et la jeune femme frissonna dans ses vêtements humides. Elle s'arrêta un instant et serra ses bras autour de sa taille, les larmes aux yeux.

« Ne reste pas plantée là comme un piquet, Lindy chérie. »

Mélange de souvenirs et de désir de l'entendre encore une fois, la voix tendre de Pops résonna dans son esprit.

Souriant à travers ses larmes, elle tourna le dos au soleil levant et se dirigea rapidement vers la maison. En cette mi-avril, les nuits étaient encore très froides, et son jean humide se raidissait sous le gel.

La porte grinça quand elle entra dans le vestibule. Elle enleva ses bottes puis se tortilla pour se débarrasser du pantalon mouillé qui lui collait à la peau.

Elle frissonna quand les pans trempés de la chemise à carreaux rouges et noirs de Pops se plaquèrent sur ses cuisses. Elle la retira et y enfouit le nez. La flanelle usée était encore imprégnée de cette eau de toilette si particulière que Pops utilisait. L'idée que cette odeur se dissoudrait dans la machine à laver la terrorisa.

Elle écrasa une larme sur le tissu doux, puis laissa tomber le vêtement sur le sol. Un courant d'air froid balaya sa peau nue. Le caraco qu'elle portait à même la peau n'offrait aucune protection.

Elle entra dans la cuisine et se laissa peu à peu pénétrer par le bien-être qu'elle éprouvait chaque fois qu'elle entrait dans la maison de son enfance, celle qu'elle avait toujours rêvé de partager un jour avec sa propre famille.

Malheureusement les désirs ne se réalisaient pas toujours. Tous ses rêves de bonheur avaient été anéantis. Elle avait tout perdu : son mari, son bébé, son cœur. Et jamais plus elle ne se laisserait prendre à ces rêves-là.

— Cesse de radoter et concentre-toi sur le moment présent.

Elle inspira profondément, bien décidée à chasser ces tristes pensées au plus vite. L'arôme délicieux du café colombien qu'elle préférait lui emplit les narines.

Elle sourit. Elle aurait dû se douter qu'Alice viendrait aujourd'hui, songea-t-elle en se dirigeant vers la cafetière où l'attendait une tasse pleine d'un mélange de lait et de café.

Alice Robertson était depuis toujours la voisine, l'amie et la gouvernante à mi-temps de la famille Lewis.

Tout en se demandant pourquoi Alice ne l'avait pas attendue pour le café, elle saisit sa tasse et but une longue gorgée de café, les yeux fermés. Lorsqu'elle se retourna, son cœur fit un bond dans sa poitrine.

Le souffle coupé, elle ferma de nouveau les yeux, puis les rouvrit lentement.

Travis Monroe n'avait pas bougé d'un pouce.

L'homme qu'elle n'avait pas revu depuis presque un an, ce passé qu'elle s'efforçait d'oublier, se tenait toujours appuyé contre le montant de la porte, une tasse à la main. Ses cheveux noirs et épais étaient tout ébouriffés, une barbe naissante assombrissait ses joues. Le costume chic qu'il portait était froissé. Il avait l'air hagard. Hagard et beau.

Ses yeux sexy, verts pailletés d'or, étaient rivés sur le coton fin de son caraco qui ne cachait rien de ses seins.

« Génial ! pensa Lindy. Une visite inattendue de Travis, au moment où je me promène quasiment nue. »

Mais elle refusa de prendre une attitude de vierge effarouchée pour tenter de cacher un corps qu'il connaissait déjà intimement.

— Que viens-tu faire ici ? lança-t-elle, de mauvaise humeur soudain.

Le ton sec qu'elle venait d'employer sembla le tirer de sa stupeur. Il reporta son regard sur son visage, et le mélange de désir et de colère qu'elle y lut la fit reculer.

— Où est passée la légendaire hospitalité du Sud ? demanda-t-il avec un petit sourire.

Elle redressa le menton.

— Elle est réservée aux amis et aux invités. Tu n'es ni l'un ni l'autre, Travis.

— En effet. Je suis juste ton mari.

Malgré elle elle fixa la bouche bien dessinée de Travis et aussitôt se remémora la douceur et la chaleur de ses lèvres. Mais elle chassa vivement ces pensées dérangeantes de son esprit.

— Comment es-tu entré ? demanda-t-elle, sachant qu'Alice ne l'aurait pas laissé pénétrer dans la maison sans la prévenir.
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