Betty D.

Conseillé par (Libraire)
18 août 2013

Judicieusement fantasque

Grande farce sociale, ce roman est audacieux, troublant et tragiquement drôle. A l'instar de José Saramago, grand romancier portugais et Prix Nobel de littérature, l'auteur use d'une narration inhabituelle, sans grande rupture, à peine ponctuée qui offre au lecteur un intense plaisir de lecture.
C'est subtil, grinçant, judicieusement fantasque.

Albin Michel

Conseillé par (Libraire)
18 août 2013

Silence blessé

Aborder un nouveau roman d'Eric Pessan, c'est pénétrer chaque fois davantage au cœur d'une solitude enfouie et tenace. Il traque les solitudes, les volontés d'effacement du monde, les silences endurcis. Muette est secrète. Muette est murée dans son silence. Les autres ont construit sans le savoir son enfer et la confinent dans son silence blessé. Mais muette veut vivre, essayer encore un peu, alors elle, elle s'échappe.
Avec poésie et douceur, Eric Pessan aborde le difficile passage à l'adolescence, prégnante de souffrances intérieures et de maltraitance orale et latente. Il élabore et constate la difficulté d'être, thème récurrent de ses romans, avec une douce mélancolie.

Conseillé par (Libraire)
18 août 2013

Au-delà de l'imaginable

Kinderzimmer désigne la chambre des enfants dans les camps de concentration et d'extermination nazis. Un mouroir où naissent les enfants des déportées. Avec exactitude, avec une exigence linguistique rare, Valentine Goby poursuit son beau travail d'écriture sur les corps féminins, dans la douleur et la tragédie de l'enfantement, dans la solitude des corps meurtris et défaits au sein de la machine infernale à tuer. Ce roman est digne de figurer aux côtés des textes de Robert Antelme ou d'Imre Kertesz. Lisez-le sans désespérance ni appréhension. Une nouvelle voix de romancière s'élève et vous transporte au-delà de l'imaginable et c'en est douloureusement et effroyablement beau.

Conseillé par (Libraire)
18 août 2013

Vibrant et véridique

Aux Etats-Unis, officiellement la ségrégation raciale est terminée. Certaines tragédies récentes ont démontré le contraire telle la noyade de six enfants noirs dans le Mississippi en 2010. Journaliste et romancière, Judith Perrignon évoque ce terrible accident à travers un questionnement vibrant et véridique « Pourquoi les noirs ne savent-ils pas nager ? ». Le roman se déploie alors habilement pour tenter d'expliciter la ségrégation perpétuée, la tragédie vécue par une famille mortellement touchée, et la faillite des aînés à contrer violence, déraisons et abandons des plus jeunes. Entre récit et roman, « Les faibles et les forts » présente un vif intérêt.

roman

JC Lattès

Conseillé par (Libraire)
18 août 2013

Carcasses

Roman de la démesure, de l'industrialisation outrancière, de l'arrogance humaine à vouloir s'arroger le droit de vie et de mort sur des éléments vivants. 180 jours désigne la durée de vie d'un porc au sein d'un élevage intensif de 15000 têtes de bétail.De la gestation à l'abattoir.
Roman documentaire presque obsédant de détails et de minuties, il convie aussi le lecteur à une belle relation d'amitié entre deux hommes, l'un porcher, l'autre philosophe. Au sein de cet élevage intensif, les silences se brisent, les carcasses se défont, leurs fragilités intérieurs s'interpellent l'une et l'autre. Peut-on tolérer l'intolérable ? Avec ce roman, Isabelle Sorente analyse avec gravité et férocité ce qu'est la société de surconsommation actuelle et les usages désespérément intensifs de la production animale. Cela en est férocement déstabilisant.