Jean T.

https://lecturesdereves.wordpress.com/

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Conseillé par (Libraire)
6 octobre 2014

La passion de soigner

Quand elle était adolescente, Isabelle a vu son père être soigné, souffrir, puis mourir d'un cancer. Plus tard, elle est devenue infirmière, à Figeac. Elle raconte ce qu'est sa vie : la relation et le soin des malades, le goût du bon geste technique, celui qui ne fait pas souffrir la personne, le travail en équipe, la hiérarchie hospitalière Et aussi cet antagonisme de l'hôpital qui adopte des méthodes de gestion drastiques et de la soignante qui cherche à soigner sans faire souffrir, ce qui demande de la patience, du temps, de l'attention...
François Bégaudeau sait nous faire ressentir la passion qu'elle éprouve pour son métier "qui n'est pas un sacerdoce mais un métier, avec des compétences, une expertise, des gestes quantifiables qui méritent salaire". Il fait bien voir comment l'évolution d'une société pourrait mettre un terme à la passion de soigner, comment l'hôpital pourrait se déshumaniser pour n'être plus qu'une machine à soigner des corps -des corps et non plus des personnes.

Ne vous attendez pas à un récit qui enjolive le métier d'infirmière. Comme les autres textes de cette collection, il raconte la vie quotidienne, dans sa banalité, les petits gestes, sans envolées lyriques. Ainsi, sans voyeurisme, le lecteur découvre ce qu'est la réalité de ces vies qu'il ne peut connaître de l'intérieur.

Conseillé par (Libraire)
5 octobre 2014

Des juges, nous connaissons ce que nous avons -peut-être- vu au tribunal : des personnes qui rendent la justice, implacablement, froidement. Mais que savons-nous de leur vie personnelle, de ce qui les motive, de leurs contraintes ?
Céline Roux est l'une de ces juges. Elle est jeune, 30 ans, bien jeune pourra-t-on penser. Elle raconte la vie de quatre jeunes juges, quatre de ces femmes qui, de plus en plus nombreuses, peuplent et font fonctionner les tribunaux. Elle raconte les contraintes qu'elles s'imposent pour être exemplaires et ne pas ternir l'image de la justice, le poids des responsabilités, les moyens insuffisants, les relations avec leurs greffiers, l'énorme et envahissante charge de travail qu'elles assument avec une conscience professionnelle des plus aigües. Elle montre aussi combien il est dur d'être confronté à la violence des hommes, à la misère du monde, aux enfants maltraités, aux familles qui explosent.
Elles ne feraient pas ce métier si elles n'étaient pas profondément passionnées, c'est certain.
Lire ce court récit, c'est accepter de considérer définitivement la grandeur et l'utilité sociale de la fonction de juge, laquelle est une partie de la fonction publique si injustement décriée aujourd'hui.

Conseillé par (Libraire)
22 septembre 2014

Un phénomène

Si tous les ouvrages d'exégèse étaient écrits comme le livre d'Emmanuel Carrère, on en lirait bien davantage... Ce roman représente une somme de travail documentaire impressionnante. Et en cela, c'est un phénomène.
L'autre facette du phénomène est qu'il relate l'itinéraire spirituel de l'auteur, ses interrogations et ses réflexions, tout en racontant la naissance du christianisme, l'écriture du Nouveau Testament, son compagnonnage avec Paul et Luc,.
Un livre imposant, certes, mais qu'il ne faut pas craindre de lire tant l'auteur sait transmettre son savoir et sa soif de comprendre.

Roman

Albin Michel

16,50
Conseillé par (Libraire)
3 septembre 2014

Désaltérant

Savez-vous qu'Amélie Nothomb aime le champagne ? Non ? Alors il vous faut lire son dernier roman. C'est une histoire d'amitié d'une écrivain qui cherche une personne appréciant autant qu'elle le champagne. Est-ce autobiographique ? En partie, certes, c'est surtout joyeux, amusant, correctement décalé et -si j'ose dire : pétillant.
Un livre vite lu qui permet d'échapper un peu à la morosité ambiante.

Conseillé par (Libraire)
3 septembre 2014

Un roman trompeur

Trompeur parce qu'il commence comme un jeu d'écriture littéraire avec ses titres de chapitres en forme de sommes d'argent. Sous le prétexte d'apprécier la valeur d'une vie humaine, on pourrait s'attendre à un texte d'humour. Mais non, car cette première partie qui décrit une vie familiale difficile se termine par un drame horrible et terrible. Puis il y a cette deuxième partie qui narre la reconstruction d'Antoine, le héros. La troisième partie nous immisce dans le journal intime d'une adolescente.
Un roman très différent de ceux auxquels Grégoire Delacourt commençait à nous habituer. Il est attachant, accrocheur, choquant parfois, et émouvant. Une fois commencé, on ne le lâche plus...