Kevin -.

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15 novembre 2020

2,5/5

Les thrillers, c'est bien moins ma tasse de thé que celle d'Annaïk, donc je suis parti dans la lecture de ce roman avec quelques a priori. En réalité, on se prend pas mal au jeu du huis clos. Les flashbacks et les aller-retour en cellule donnent un côté très oppressant.

Durant la première partie de l'histoire, Indridason désamorce les premières théories qu'on peut avoir sur comment ça va finir mais on se pose la question de l'intérêt du scénario. Au bout d'un moment, ça devient assez prévisible. Puisqu'on connaît la fin et qu'on aperçoit de plus en plus la psychologie des personnages, on ne tarde pas à deviner le comment. Le seul mystère est le "pourquoi", qui se dévoile à la fin. C'est délicat de poster un commentaire sans dévoiler trop de chose. La deuxième partie prend un tournant beaucoup plus psychologique : une vraie manipulation.

Les personnages sont assez solides, torturés, traumatisés. Ils ont des histoires en fond qui alimentent le scénario et la trame scénaristique. Il y a peut-être deux trois choses que je regrette dans l'utilisation des personnages mais ça encore une fois, on ne va pas spoiler !

Je suis sorti de la lecture de Betty un peu déçu par le livre, pour le fond comme la forme et frustré pour le personnage.

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15 novembre 2020

Lire Les Aigles de l'Empire, c'est comme regarder un bon péplum. Ce deuxième tome est musclé, avec une trame scénaristique bien ficelée, des scènes de combats dignes d'un Rome ou d'un Gladiator, le tout parcouru par des frissons de complots sénatoriaux (plus du style Caecina Paetus que du style Gérard Larcher).

Les personnages sont toujours aussi bien écrits, même si certains nous réservent quelques surprises. Petit + à Macro qui est le beauf le plus attachant de la IIe Légion.

Le livre n'est pas bourrin, qu'on soit d'accord, il est plein de finesse dans sa lecture de la situation politique, militaire (bien qu'on ne voit pas le côté Breton, ce qui est dommage à mon goût). L'arc narratif est intelligent et il n'y a pas de raccourci fumeux pour justifier deux scènes de bataille. À savoir que l'auteur, lui-même, évoque le contexte de son écriture et c'est intéressant.

Deuxième petit + pour une scène : il y a un moment où Macro, absent depuis quelques temps, réapparaît dans l'histoire en criant. C'est tellement bien fichu : les personnages ne rebondissaient pas sur ce cri et je me suis dit "mais non le traducteur s'est trompé, il aurait dû écrire Cato". Et en fait, la scène était tellement bruyante et désordonnée qu'en fait, les personnes ne réagissent pas parce qu'ils sont pris dans leur propre occupation. Une vraie attention à la mise en scène de la part de Simon Scarrow. Shout out to him !

Après un Lançon, un Veyne ou un Beard, ce roman plus léger vous fera voyager. À lire sans réserve.

Explorez les arcanes de La Belgariade

Pocket

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3 novembre 2020

Je vous aime, David et Leigh Eddings. Pas seulement pour avoir créé une des sagas qui a bercé mon imagination durant l'adolescence mais pour avoir laissé derrière vous un lore de belle facture, désormais accessible au plus grand nombre et pas réduit à la (chanceuse!) poignée de propriétaires de l'édition Fleuve Noir/Rendez-vous ailleurs.

Traversé par les traits d'humour d'Eddings, Le Codex de Riva livre la création du monde dans lequel évoluent les personnages de la Belgariade et de la Mallorée. On y parcourt les textes sacrés des peuples du Ponant, les livres des Dals ou l'encyclopédie pleine de hargne du précepteur de Ce'Nedra qui égraine les dynasties tolnédraines. On revient sur la description des monnaies et habitudes sociétales des peuples de ce monde. Le Codex fait revivre l'épopée menant à la fameuse bataille de Vo Mimbre où Torak se fait bien farcir la tête par le gardien de Riva.

Alors évidemment, Le Codex de Riva n'est pas aussi monstrueux qu'une Encyclopédie de Game of Thrones ou colossal que le compagnon de lecture de La Roue du Temps. Il est peut-être en apparence tout aussi manichéen qu'un Silmarillion. Le Codex n'est pas exempt de défauts : il y a des répétitions, du fait du recoupage de certains textes, il y a une impression de survol qui laisse un goût de trop peu et de trop effleuré. Les textes parfois divergent des livres, mais c'est justifié par les auteurs.

Bref ce lore est loin d'être aussi parfait et aussi profond que ce que le lecteur transi que je suis aurait souhaité. Mais rien que pour lire de nouveau les mots de ces deux auteurs, je suis prêt à passer sur ces quelques défauts. Et merci à Pocket pour avoir réédité ce livre, 20 ans après.

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2 novembre 2020

Unité 8200 est un thriller mêlant espionnage, finances occultes, politique et se déroule entre Israël et la France. En réalité, il y a une dualité qui me fait même penser qu'il se passe aux extrémités des deux tarmacs d'un aéroport, tellement ce lieu est présent dans le livre.
Le topo est simple : un israélien disparaît à Roissy Charles de Gaulle (d'habitude ce sont les bagages) avec son bagage (qu'est-ce que je vous disais...) et la menace s'oriente rapidement sur un autre israélien arrivé par le même vol.
Autant vous le dire d'emblée, la lecture du livre est intense et on se prend vite à faire la course aux indices. Les non-dits des services de renseignements amènent des doutes, le comportement politicard des politiciens qu'ils soient ici ou là semble étrangement réel et l'intervention dans l'intrigue de Chinois en costume met encore plus le bazar !

Deux critiques, nuancées, néanmoins. Le rythme, tout d'abord : l'auteur hache beaucoup trop son texte, on passe d'une scène à une autre, à une cadence effrénée. On a l'impression d'un bombardement, ça donne du rythme, c'est bien, mais on est parfois interrompu, sans raison, dans la lecture.
Ensuite, les personnages. Soyons d'accord, les personnages sont très bien, ils sont charismatiques et on a envie de les voir à l'image. Ils n'agissent pas bêtement pour la seule avancée de l'histoire et ils sont intelligents et à leur place. Par contre, ils sont un poil stéréotypés : la jeune femme, belle et géniale (c'est-à-dire inspirée par le génie) mais qui n'a pas la langue dans la poche, le commissaire à la Simenon, l'espion testostéroné mais plein de valeurs, doux et bon, le jeune au contexte difficile qui fait ce qu'il fait (je vous dis pas quoi), le méchant méchant, tapi dans l'ombre.

Bon, cela étant dit, Unité 8200 reste une très bonne lecture de confinement. Je vous garantis des nuits passionnantes.

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2 novembre 2020

Le Château des étoiles est un magnifique produit. J'avais eu la chance de posséder une première édition en version "journal" et, en plus d'être original, c'était bien fichu. Belle édition, papier solide, articles "d'époque", couleurs éthérées...

Esthétique à part, le Château des étoiles est une bande dessinée uchronique, pas si éloignée de la réalité historique mais que Jules Verne aurait pu scénariser par exemple. Amateur de steampunk, clairement, il y a quelque chose ici qui me touche. On ne retrouve pas de grosse machine à vapeur (le train, ça compte ?), pas d'avion à charbon mais des inventions basées sur le dirigeable, à la mode dans ces années-là.
L'éther, très présente dans la physique de ce XIXe siècle, est clairement une touche remarquable.
À côté de cet aspect SF, la BD propose trois lignes directrices : la recherche de la mère de Séraphin et l'intérêt scientifique, le projet mystérieux du roi de Bavière et la géopolitique avec les Prussiens, les Autruchiens. À ce propos, c'est bien plaisant de voir vivre des figures historiques tels que Sissi ou Bismarck.
Pour finir, la belle patte évasive de Alex Alice rend la lecture souvent contemplative, tellement les dessins sont beaux et les maquettes précises et pointilleuses.