Vive la 5e !, 1, Un jeudi à la mer
EAN13
9782700233483
ISBN
978-2-7002-3348-3
Éditeur
Rageot
Date de publication
Collection
Rageot poche (1)
Séries
Vive la 5e ! (1)
Nombre de pages
150
Dimensions
18 x 12 cm
Poids
160 g
Langue
français
Code dewey
804
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Sommaire

Love story à Tahiti

Zen et bronzée

100% cinglée

Mi-figue, mi-Rémy

Des infos incognito

La forme est avec moi

Une touche au guichet

Carte d'identité SVP

Sensations à grandes vitesses

Sa face de plancton

Que du bonheur

Restau-baskets

Big bisous à la playa

Rentrer maison

En flagrant délit de maquillage

Rémy es-tu là ?

retour à la cause collège

Préparez les violons

Illustrations : Isabelle Maroger.

978-2-700-24010-8

ISSN 1772-5771

© RAGEOT-ÉDITEUR – Paris, 2009.

Tous droits de reproduction, de traduction et d'adaptation réservés pour tous pays. Loi n° 49-956 du 16-07-1949 sur les publications destinées à la jeunesse.

Du même auteur, dans la même collection :

Vive la 6e !

Ma première boum
Rendez-vous à la patinoire
Avertissement de conduite
Un cœur en vacances

Vive la 5e !

Le voyage en Angleterre
La fête de fin d'annéee9782700240108_i0002.jpg

Love story à Tahiti

Malika s'est enfoncée dans les coussins. Elle a appuyé la tête contre mon épaule et a ouvert le magazine des stars à la dernière page. Ne pas s'endormir un vendredi en fin d'après-midi avec cette chaleur, la petite musique d'ambiance et le clapotement de la pluie dehors relevait de l'exploit. Je révisais mes verbes irréguliers pour l'interro d'anglais. J'en étais au cinquième de la liste, to become, became, become, devenir, lorsque Malika m'a interrompue.

– C'est quoi ton rêve ?

Mon rêve ? Là maintenant, dans une salle d'attente de dentiste, devant une affiche sur les caries ?

To dream, dreamt, dreamt, rêver. Celui-là, je m'en souvenais.

– Et toi ? ai-je demandé.

Elle m'a mis le magazine sous le nez et elle s'est exclamée :

– Mon rêve, c'est ça !

J'ai abandonné mes verbes pour jeter un coup d'œil sur le rêve de Malika. Un couple en maillot de bain s'embrassait langoureusement sur une plage déserte, devant une mer bleu turquoise.

– Quoi ça ? Les amoureux ?

– La mer ! La mer rien que pour moi.

– Humm... Pas très original.

– Je ne fais pas un concours ! Tu sais Caillou, le bonheur c'est complètement banal. Tout le monde rêve de la même chose.

J'ai hoché la tête sans avoir le courage de la contredire. Elle a enroulé une mèche de cheveux autour de son index.

– On t'offre la plage, la mer, les cocotiers rien que pour toi et tu refuses ?

– Non, mais bon...

Elle m'a lancé un clin d'œil et s'est écriée :

– Toi tu préfères le couple qui s'embrasse, c'est ça ? Je m'en doutais !

– Pas du tout, je...

J'ai remonté mes lunettes qui glissaient sur mon nez. Les poissons dans l'aquarium me fixaient bizarrement. Malika a déroulé sa mèche et a déclaré :

– Le problème, c'est le prix.

Et elle a fait sa moue habituelle en relevant la lèvre supérieure. Elle a sorti son téléphone portable pour vérifier ses messages. Qu'est-ce qu'elle attendait ? Un SMS du père Noël ? « Bravo, vous avez gagné un voyage à la mer pour deux personnes » ?e9782700240108_i0003.jpg

– Si on enlève les cocotiers, le bleu du ciel et le sable blanc, c'est forcément moins cher, a-t-elle ajouté. La mer n'importe où, ça me suffit.

– Plus que neuf mois avant les grandes vacances, me suis-je moquée. Tu ne peux pas faire des rêves plus accessibles ?

– Comment ça accessibles ?

– Aller au Mac Do avec moi, dénicher le petit haut de tes rêves pas cher, chatter avec quelqu'un de super que tu ne rencontreras jamais...

– Mais il est archi-simple mon rêve ! Je veux avoir la mer un jour à moi, rien qu'à moi. Un jour de pluie comme aujourd'hui, c'est l'idéal, il n'y a personne. Pas besoin d'aller au bout du monde !

Malika a envoyé le magazine sur la table basse, elle a posé ses pieds sur la chaise d'enfant et s'est mise à délirer en enroulant et déroulant sa mèche de plus en plus vite.

– Imagine... Tu prends le train à l'heure où les copains rentrent en classe, tu passes une journée à la mer quand les élèves de la France entière travaillent, tu te régales de moules frites alors que Charlotte, Antoine, la bande à Nono et les autres sont à la cantine devant leur assiette de nouilles trop cuites. Pour moi, le bonheur c'est ça : faire ce que les autres ne peuvent pas faire.

Faire, to do, did, done. Pas facile celui-là.e9782700240108_i0004.jpg

La porte de la salle d'attente s'est brutalement ouverte et le dentiste a affiché un sourire éclatant, à croire que son bonheur à lui était de charcuter la bouche de ses patients. J'ai envoyé un coup de coude à Malika qui planait encore sur son petit nuage. Grâce à son sixième sens de détecteur de caries, l'homme à la blouse blanche s'est adressé précisément à elle :

– À nous, mademoiselle !e9782700240108_i0005.jpg

Ma copine a tressailli, les yeux aussi ronds que ceux des poissons.

– Qui ? Moi ?

Elle s'est appuyée sur mon épaule pour s'extirper du canapé et elle m'a glissé à l'oreille :

– Et mon pire cauchemar, tu sais ce que c'est ?

J'ai fait signe que oui. Depuis une semaine, j'en entendais suffisamment parler : la roulette, le plafond blanc, la lampe dans les yeux, le nez du dentiste en gros plan, les questions qu'il pose quand on a la bouche ouverte, l'impression qu'il va nous embrasser dès qu'il se penche un peu trop près... Si je ne l'avais pas accompagnée, à l'heure qu'il est elle serait sur un banc du square en train de se laver les dents au Carambar et de soigner sa carie à la fraise Tagada.

– Pense aux cocotiers ! ai-je murmuré.

– Je vais essayer. Si tu m'entends crier à l'aide, tu viens me chercher, promis ? Help, il est dans les verbes irréguliers ?

Et elle m'a adressé un petit sourire moqueur. Désolée, chacune sa méthode. Malika préfère attendre la veille du contrôle pour réviser sinon elle oublie tout. Moi, si je m'y prends la veille, je suis tellement stressée que je ne retiens rien.
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