- EAN13
- 9782072842221
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 18/03/2021
- Collection
- NRF Essais
- Langue
- français
- Langue d'origine
- anglais
- Fiches UNIMARC
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Éditer et pirater. Le commerce des livres en France et en Europe au seuil de la Révolution
Robert Darnton
Gallimard
NRF Essais
Comment expliquer le pouvoir du livre à l’époque des Lumières si on ignore le
fonctionnement de l’industrie de l’édition ? Il importe de savoir que la
moitié au moins des livres vendus en France entre 1750 et 1789 étaient
piratés. Du fait des politiques centralisées de l’État, soucieux de
surveillance, la Communauté des libraires et imprimeurs de Paris monopolisait
les privilèges des livres et ruinait presque toute édition dans les provinces.
En réaction, hors de la capitale, les libraires s’approvisionnaient de plus en
plus auprès de maisons d’édition qui produisaient des livres français en des
lieux stratégiques hors des frontières du royaume — dans ce que Robet Darnton
appelle le "Croissant fertile" : d’Amsterdam à Bruxelles, par la Rhénanie, à
travers la Suisse et en descendant vers Avignon, les éditeurs pirataient tout
ce qui en France se vendait avec quelque succès. Grâce à une main-d’œuvre et à
un papier peu coûteux, les contrefaçons étaient moins chères que les œuvres
produites avec privilèges à Paris. En conséquence, une alliance naturelle se
développa entre les libraires de province et les éditeurs étrangers qui
razziaient le marché avec un esprit d’entreprise audacieux. Tel fut l’autre
visage des Lumières : un capitalisme de butin.
fonctionnement de l’industrie de l’édition ? Il importe de savoir que la
moitié au moins des livres vendus en France entre 1750 et 1789 étaient
piratés. Du fait des politiques centralisées de l’État, soucieux de
surveillance, la Communauté des libraires et imprimeurs de Paris monopolisait
les privilèges des livres et ruinait presque toute édition dans les provinces.
En réaction, hors de la capitale, les libraires s’approvisionnaient de plus en
plus auprès de maisons d’édition qui produisaient des livres français en des
lieux stratégiques hors des frontières du royaume — dans ce que Robet Darnton
appelle le "Croissant fertile" : d’Amsterdam à Bruxelles, par la Rhénanie, à
travers la Suisse et en descendant vers Avignon, les éditeurs pirataient tout
ce qui en France se vendait avec quelque succès. Grâce à une main-d’œuvre et à
un papier peu coûteux, les contrefaçons étaient moins chères que les œuvres
produites avec privilèges à Paris. En conséquence, une alliance naturelle se
développa entre les libraires de province et les éditeurs étrangers qui
razziaient le marché avec un esprit d’entreprise audacieux. Tel fut l’autre
visage des Lumières : un capitalisme de butin.
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