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    1 juillet 2017

    Dans un village de Galilée Nadia et Salim, un couple arabe qui souhaite adopter un bébé, se retrouve propulsés famille d'accueil pour un jeune garçon dont ils ne savent strictement rien.
    Ils vont aller de surprises en surprises car non seulement il s'avère que Nathanaël n'est pas un enfant comme les autres mais en plus des orthodoxes débarquent chez eux pour les informer que le garçon doit être élevé dans le respect de la tradition juive et porter chaque jour la kippa, les tsitsit et les tefillin. Une vraie curiosité au sein d'un village arabe !
    Le couple s'adapte fort bien à ces singularités car Nathanaël sait les enchanter en les transportant dans un univers fantaisiste et poétique rythmé par les chansons des Beatles, où Nadia devient Lucy in the sky et où Salim pilote un sous-marin jaune. Mais la situation, sous l'effet d'influences extérieures, devient très vite un inextricable sac de noeuds qui va finir par totalement déraper..

    Cette situation insolite qui se veut le reflet de la société israélienne riche de ses différences, de son pluralisme ethnique et religieux mais qui ne sait pas s'en accommoder, pointe mine de rien les injustices et discriminations subies par la population arabe.
    Salim le musulman est un avocat sans clientèle qui a dû se reconvertir dans le bricolage des vieilles voitures et Nadia la chrétienne est une assistante sociale au statut précaire, reléguée à de basses besognes. Le couple en demande d'adoption doit accepter une espèce de chantage : accueillir un enfant déjà grand sans poser de questions sous peine de voir sa demande annulée. C'est dire combien ils sont considérés comme des citoyens de seconde zone...

    Derrière l'aventure de la nouvelle famille Yassine se cache celle d'un état qui grâce à ses différences pourrait être heureux, qui l'a peut-être été , mais en est empêché par des conflits personnels, politiques et religieux.
    Sous des aspects joyeux et un peu loufoques, cette histoire dégage une infinie tristesse comme celle provoquée par une vieille douleur qui ne dit pas son nom.