Quelle belle découverte que ce premier roman graphique de Lucie Bryon !

La promesse de départ pouvait paraître anodine ; j’ai pourtant trouvé des surprises à chaque page : le choix d’une couleur, l’émotion d’une héroïne qui vient faire trembler toute la planche, la beauté touchante des relations entre les personnages (et la part belle laissée à l'amitié), des points de vue surprenants - tellement bien vus, et surtout, surtout : cette lumière !

Assurément, une BD à lire et relire pour mieux se délecter des petits détails.
(Et aussi, que ça fait du bien de sortir des caricatures!, de lire une histoire où deux adolescentes s’aiment mais pas sur deux adolescentes qui s’aiment…)

Merci, et bravo !

"Je le sais et vous le savez aussi : je ne serais pas ici, née d’une Marocaine sans-papiers et d’un Martiniquais inconnus, si vos ancêtres n’étaient pas venus semer le chaos et la destruction chez les miens. Je n’aurais jamais atterri dans une famille blanche française de la campagne lyonnaise. Ce pays nous doit beaucoup ; nos familles doivent beaucoup à son histoire génocidaire, esclavagiste et coloniale. Ma mère l’avait bien compris, qui rembarrait les grossières personnes venues la féliciter pour sa «bonne action». Dans l’adoption transraciale ou transnationale, la gratitude doit changer de camp."
 
Après son film documentaire "Ouvrir la voix" (2016) qui donnait la parole à 24 femmes noires, Amandine Gay explore une autre facette de sa propre identité : celle de personne adoptée. Dans "Une poupée en chocolat", essai autobiographique, elle s’interroge sur les enjeux politiques et sociaux de l’adoption - en particulier transraciale ou transnationale - en se basant sur l’expérience des personnes adoptées elles-mêmes, de ces adultes qui se sont construit·es sur des points d’interrogation.
 
L’autrice fait de l’adoption une question de société majeure qui nous concerne toutes et tous, à relier (entre autres) aux luttes antiracistes et féministes. Comment se construisent nos identités ? Que veut dire «faire famille» ? Que faire de cette Histoire violente qui n’a eu de cesse de creuser les inégalités entre les êtres humains ?
 
Un travail unique, et nécessaire !

Une BD à mi-chemin entre l'auto-biographie et l'essai (l'autrice dissémine ça et là de nombreuses ressources alléchantes). Une réflexion passionnée et passionnante autour de nos maisons et de ce qu'elles disent de nous...

Un vrai coup de 💛

Magali est au collège. Enfin, ça fait un moment qu'elle n'y a pas mis les pieds, la faute à sa phobie scolaire qui lui scie les jambes et lui retourne les boyaux dès qu'elle s'approche de l'établissement.

C'est à cette époque qu'elle entend pour la première fois la musique des Beatles. Et ça, ça lui retourne les boyaux d'une toute autre façon ! Magali se passionne alors pour ces 4 garçons et leur musique, écoute chaque album en boucle jusqu'à connaître le moindre petit grésillement, apprend par cœur tout ce qui les concerne, connait leurs manies... elle fait d'eux des compagnons de vie, qui vont l'aider à affronter cette période ingrate qu'est le début de l'adolescence.

Cette bande-dessinée de Magali Le Huche, célèbre pour ses drôlissimes albums jeunesse, dégouline de couleurs et d'imagination, à l'image du psychédélique Yellow Submarine des Beatles. Au-delà du sérieux sujet de la phobie scolaire, elle aborde le rapport à la création, la bizarrerie que revêt le monde des adultes quand on est une enfant de 11 ans... Nowhere Girl est un petit bonbon qui vous fera plonger en enfance comme Alice dans son Pays des Merveilles. All my loving !

Coincée dans son kiosque par la force des choses, Olga vit sa vie par procuration, en écoutant les histoires des passant·es, et en feuilletant les magazines de voyage qu'elle vend... jusqu'au jour où c'est son kiosque qui, aussi par la force des choses, l'emmène en voyage !

Une histoire pleine de sensibilité et de drôlerie, aux illustrations fourmillant de détails délicieux. Une merveille 💛

De 1 à 111 ans.