Claire D C.

Conseillé par (Libraire)
15 avril 2017

La commune

Le duo avait déjà produit un formidable Nous, notre histoire qui parcourait 150000 ans d’humanité. Sans mention de personnage historique, le documentaire historique se penchait sur l’Histoire des peuples, une histoire pas seulement occidentale, mais terrestre.

Dans ce documentaire, Christophe Ylla-Somers et Yvan Pommaux se centrent sur Paris et son épisode utopique et sanglant de La Commune. Si l’épisode est situé géographiquement, si de grandes personnalités apparaissent, c’est ici encore le peuple qui est dépeint comme acteur de l’Histoire, un peuple vibrant, rempli d’ambitions, aspirant à la démocratie, à l’égalité, à l’éducation.

« Dans cette société rêvée, on aurait placé la réussite collective au-dessus de l’individuelle, éloigné les croyances et les religions au profit de la science et du progrès, méprisé l’avidité, l’enrichissement personnel forcené… »

Par ceux qui n’avaient pas intérêt à le voir éclore, le rêve a été sauvagement écrasé avant de pouvoir devenir réalité. Mais les idéaux demeurent… le souffle de Victor Hugo, Louise Michel, et de tous ceux qui les ont portés, nous parviennent heureusement encore.

Trois autres titres inaugurent la nouvelle collection de documentaires de l’école des loisirs : Le Moyen Age, La Révolution française, Louis XIV.

Conseillé par (Libraire)
1 avril 2017

Nuance

Du rose, beaucoup de rose, des fées, beaucoup de fées…
« - Et des paillettes ? », commence à se réjouir l’adulte bien intentionné qui pense avoir trouvé ce qu’il cherchait pour la petite fille à qui il souhaite offrir un livre… Un livre qui lui fasse plaisir, qui lui corresponde, elle qui aime tant le rose, les fées, les princesses, la Reine des neiges, etc.
Non, pas de paillettes, mais de la nuance, beaucoup de nuance…
C’est justement dans son exploitation de la couleur rose et dans la présentation de son personnage principal, une fée sorcière, que cet album est l’anti-album pour fifilles.
Car le rose est nuancé et subtil, et l’identité du personnage féminin est présentée dans sa complexité : ni tout à fait fée, ni tout à fait sorcière.
C’est ainsi que le petit garçon - a priori réticent - à qui j’ai lu l’histoire s’est trouvé happé et emballé par cette histoire d’affirmation de soi. Avec des proportions variées de masculin et de féminin, nous sommes tous un peu fée et un peu sorcière.
La fée sorcière, Brigitte Minne, Carll Cneut, Pastel, 16€

Seuil Jeunesse

Conseillé par (Libraire)
7 juin 2016

Conseillé par la Librairie Sorcière Les Croquelinottes à Saint-Étienne

Arrêtons-nous sur l'image de couverture pour voir comment elle nous appelle brillamment à entrer dans l’histoire… Où suis-je tombée ? Qui sont ces personnages qui m’observent avec étonnement depuis le haut d’un grand trou ? Pourquoi les regards sont-ils braqués sur moi ?

L’image donne au lecteur, dès la page de couverture, un rôle central : tous les regards convergent vers celui qui tient le livre. Encore hors champ, hors du livre, le lecteur va devoir se hisser hors du trou. L’illustration l'appelle ainsi à entrer dans l’histoire. Le titre, en position centrale sur la page, sonne comme une mission : cette histoire perdue, dont il est question dans le titre, il va s’agir, cher lecteur, de la reconstituer.

Dès la couverture, le lecteur est donc plongé au cœur de la création littéraire. L’image annonce que l’album n’a pas fini de jouer avec les codes de cette création. L’originalité du livre réside en effet dans la mise en abyme de deux discours en dichotomie : celui de l’auteur et celui de l’illustrateur. Quand les deux discours entrent en lutte, ils n’empêchent non seulement pas l’histoire de se dérouler, mais ils la provoquent, créant l’impression qu’elle prend corps sous nos yeux.

Librairie Sorcière Les Croquelinottes à Saint-Étienne

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MeMo

Conseillé par (Libraire)
24 mai 2016

Conseillé par la Librairie Sorcière Les Croquelinottes à Saint-Étienne

Une fois n’est pas coutume, commençons par la fin.

Sur la dernière page, émouvante et éclairante, l’auteure raconte sa relation à sa fille, son long et douloureux parcours vers l’acceptation et le bonheur d’être mère de cette enfant différente. Ce bonheur n’a pas été immédiat, loin de là.

« Voilà pourquoi, quand les gens s’apitoient, posent des questions bizarres ou ont des regards étonnés, je les comprends ! Puisque même moi, sa mère, j’ai mis tout ce temps à m’aventurer… à m’approcher…», écrit Nada Matta.

L’album chemine de la même façon. D’abord, des questions s’égrènent, ramenant toujours à la norme : « Quel âge a-t-elle ? ». Les réponses, comme les couleurs, se font discrètes. Sur les pages de droite, de beaux portraits de l’enfant en noir et blanc. Puis la nature apparaît, l’enfant joue, danse, partage. A partir de la question « Elle est magique ? », le texte se fait plus exalté :
« Oui !
Mais oui !
Elle est un peu magique !
Elle vit dans l’instant ! »

Peu à peu, le regard des autres perd de l’importance, le ton du narrateur se fait plus affirmé. Le doute laissant place aux certitudes heureuses, le texte prend des couleurs de témoignage et de partage.

Claire D. , Librairie Sorcière Les Croquelinottes à Saint-Étienne

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Junko Shibuya

Actes Sud

Conseillé par (Libraire)
24 mai 2016

Conseillé par la librairie Les Croquelinottes à Saint-Étienne

Graphisme délicat et bonheur de la devinette…

Junko Shibuya, auteure-illustratrice et graphiste japonaise qui vit à Paris, nous avait déjà charmés avec ses deux albums contant les aventures d’un nain malin. L’épure du texte et de l’illustration y faisait ressortir l’intelligence des jeux de mots et d’images.

Outre le plaisir de tenir en mains ce petit album au délicat graphisme, Junko Shibuya nous offre à nouveau le bonheur de la devinette dans "Au bureau des objets trouvés".

Jusqu’à la fin, inattendue et souriante, la tourne de page s’accompagne d’une réponse à la question posée précédemment.