Stations (entre les lignes)

Jane Sautière

Verticales

  • Conseillé par
    29 septembre 2015

    « Je lis très peu dans les transports, il me semble qu’il y a toujours quelque chose à voir, ou plutôt à ne par perdre de vue. Il y a le besoin d’être présente en ce moment, en laissant l’esprit divaguer, emmenée, vacante, vivante, petite particule, satellite minuscule et invisible d’un ensemble plus vaste (…) et dont j’ai pris le soin depuis si longtemps de noter les battements. »
    Et l’on peut remercier Jane Sautière d’avoir observé lors de ses déplacements en bus, métro, RER ou tramway ce monde de voyageurs dont elle faisait partie. Un monde, une foule qui se meut en se pressant aux heures de pointe. Corps compactés comme des porte-manteaux de ceux qui font la manche à ceux qui vont travailler, des odeurs (relents de saleté et de la pauvreté ou parfums agressifs), des bruits où l’intimité devient inexistante. Une foule qui se déplace dans les couloirs, une marche de corps qu'un accident (comme une femme qui trébuche et tombe) ne fait pas arrêter. Au fil des années, elle a noté les changements effectués dans les stations mais aussi celui de ses usagers. Des portraits, des anecdotes mais aussi comment elle ressentait, vivait ces déplacements collectifs. Et il y a des petits bonheurs, un paysage vu à travers une vitre, un début de conversation ou un sourire échangé, le visage d’un enfant. Et à travers ses réflexions, on se retrouve en tant qu’individu. C’est superbement écrit sans aucune fioriture mais une précision des mots, le sens du détail. À lire absolument!


  • Conseillé par
    14 septembre 2015

    Tout le monde descend

    Jane Sautière est une auteure trop rare, aux textes d'une extrême sensibilité, intimes autant qu'universels. Qu'elle s'interroge sur les femmes qui n'ont pas eu d'enfants (le très intrigant " Nullipare ", en 2008) ou évoque des souvenirs de vie associés à des vêtements ressortis d'une penderie (" Dressing " 2013), elle captive.

    La magie opère encore avec ce nouveau livre. Récit de tranches de vie, souvenirs associées à des noms de rues, de stations de métro, de lignes de bus, de trains... Qu'il s'agisse d'épisodes personnels ou simplement de scènes devant lesquelles l'écrivaine s'est retrouvée spectatrice, les pensées et observations s'enchaînent. Certaines vous sembleront vôtres : " Rer B...On ne peut pas s'aimer, on est trop près : comme dans vie... ici, la vie est étrange, presque absente, nouée dans le grand organisme de la foule, qui produit du mouvement, mais pas de l'existence...

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