• Conseillé par
    15 juin 2013

    Anastasia Steele a vingt-un ans lorsque le hasard la conduit à interviewer Christian Grey, patron d'une multinationale. Il est intimidant mais elle tombe sous le charme de cet homme qu'elle trouve un peu trop arrogant. Elle comprend très vite que leurs mondes sont si différents qu'il vaut mieux qu'elle l'oublie. Quelle n'est donc pas sa surprise lorsqu'il la contacte pour l'inviter à dîner. Presque en même temps, sa meilleure amie tombe amoureuse du frère de Christian, un homme bien plus charmant que son frère.


    Je n'avais aucune envie de lire ce roman. Mais il était dans le prix Audiolib et je me suis dit qu'il fallait que je joue le jeu, quitte à ne pas aller au bout des 16h30. Je suis pourtant allée au bout, sans aucune souffrance physique ou psychologique, contrairement à Ana. J'ai lu sur un blog que ce roman montrait le degré de frustration sexuel de ses lectrices. Merci donc aux psychologues de bazar de nous donner leurs avis. Car à mon corps défendant, j'ai aimé. J'ai passé quelques scènes de sexe, surtout les premières qui n'ont pas de connotations SM et qui sont en effet un peu nunuches. Pour les autres, j'ai écouté car j'avoue que je ne suis pas trop au fait des pratiques SM et j'ai donc appris quelques petites choses. J'ai surtout aimé les deux personnages, Ana la naïve vierge et Christian le torturé car bien sûr, si Ana est blanche comme neige, Christian a un passé mystérieux autant sexuellement avec sa relation à Mrs Robinson que personnellement avec ce qu'il a subi enfant avant d'être adopté. Et surtout, j'ai beaucoup souri en écoutant ce livre, il y avait longtemps que je n'avais pas trouvé un roman aussi drôle, et je reste persuadée que c'est intentionnel. Ana est un vrai clown en fait. Voici un pot-pourri de ses phrases cultes:

    Je n'ai jamais eu de rêve érotique. Est-ce quelque chose que j'ai mangé?

    J'ai le coeur dans la gorge./ Ma conscience a les genoux qui tremblent.

    EL James joue avec les codes du genre. On boit du champagne dans des tasses à thé, c'est tout de même moins glamour. J'ai un seul reproche à faire à ce roman. Juste après la fessée, le lecteur a la désagréable impression qu'elle a aimé ça. En soi, ça ne me gêne pas, je suppose que c'est le principe des relations SM mais ici, ce que subit Ana m'a davantage fait pensé à une femme battue qu'à une relation consentie. Son "S'il te plait, ne me bats pas" m'a vraiment fait hérisser les cheveux. On reproche à ce roman ses nombreuses répétitions et je comprends que ça agace. Là encore, j'ai choisi de les prendre comme des boutades ou comme un jeu de l'auteur. Sachez donc que dans ce roman, Christian "ahane" et est "sardonique" "circonspet" ou "avisé" , qu'Ana a souvent un "brushing post-coïtal" et que, comme tout le monde le sait maintenant, elle se mord la lèvre. On y pratique aussi plusieurs fois le frottement de nez et surtout on fronce beaucoup les sourcils. Alors, voilà, je n'ai même pas honte de vous dire que j'ai aimé ce roman pour ce qu'il est, un divertissement, très bien raconté par Séverine Cayron qui fait une parfaite Ana. Je vous conseille de lire le poisson d'avril concocté autour de ce roman par rue 89. Comme je suis aussi naïve qu'Ana, je suis tombée dans le panneau (il faut dire que je l'ai lu en mai).